L’industrie chinoise de la transition énergétique : un pari réussi, mais risqué
Actuellement, l’industrie chinoise devance tous les autres sur le secteur de la technologie concernant la transition énergétique. Pour illustrer cela, la Chine produit 90% des différentes composantes des panneaux solaires, 75% des éoliennes et 75% des voitures électriques. Malgré tout, les industries chinoises rencontrent quelques problèmes. En effet, elles sont victimes de surproductions puisque la demande intérieure n’est pas suffisante. De ce fait, l’exportation massive est obligatoire pour rendre être rentable. Or, des pays comme les États-Unis se protègent des assauts de produits chinois grâce à des politiques de protectionnisme. L’Europe aussi veut se réindustrialiser pour éviter la dépendance vis-à-vis des industries chinoises. Mais alors, est-ce que la surcapacité est un problème majeur pour l’industrie chinoise ? L’Europe et les États-Unis vont-ils réussir à contrer la Chine ?
Les points forts de l’industrie chinoise
La chine est devenue, aujourd’hui, le numéro un mondial de la production et de la vente des technologies liées à la transition énergétique. Elle écrase toute la concurrence (européennes et américaine) que ce soit dans le domaine du photovoltaïque, de l’éolienne maritime ou terrestre, des électrolyseurs et de la voiture électrique. La part du marché de l’industrie chinoise sur les technologies de la transition énergétique dans le monde est environ de 80%.
Un pari réussi
Cette domination unilatérale est le résultat de mesures et stratégies politiques prises par la Chine au cours de ses 20 dernières années. En effet, la Chine a misé, de très tôt, sur les technologies basées sur l’électrique et sur les énergies renouvelables comme les cellules photovoltaïques et les batteries des voitures électriques. Pour pouvoir réussir son pari, voici certaines mesures que le gouvernement chinois a dû appliquer:
- La réduction considérable des impôts ;
- Des subventions fructueuses de la part du gouvernement ;
- Des aides spéciales de l’État ;
- Des approvisionnements sous contrat ;
- Des incitations très efficaces pour les investisseurs et les entrepreneurs ;
- Des autorisations d’exploitations des ressources.
Cela a permis à des milliers d’entreprises de voir le jour comme les nombreuses industries automobiles chinoises (BYD, SAIC, Geely…). L’accès aux matières premières comme le lithium et le silicium est aussi un atout considérable, ce qui permet à certaines entreprises de contrôler toutes ses chaînes d’approvisionnements.
Des investissements hors normes
L’évolution de l’industrie chinoise sur la transition énergétique a été rapide et efficace. C’est dû aussi en partie grâce des investissements massifs de la part du gouvernement chinois. Ces investissements sont aussi liés au type de capitalisme chinois. Plus que tout autre pays, ces subventions peuvent atteindre des milliers de milliards de yuans affectant même l’économie nationale de manière positive étant donné que la Chine a réussi son pari de dominer le marché mondial. De plus, grâce à son régime économique, les filières industrielles chinoises, qui sont subventionnées, ont le devoir d’écraser les concurrences afin de dominer le marché local, suivi du national et terminant par le mondial.
Pour finir, les politiques chinoises permettent aux industries de vendre des produits avec de très bons rapports qualités-prix avec des émissions de CO2 qui suivent la norme. Ce qui leur permet de dominer les produits européens et américains puisque leurs produits sont, en général, trois fois plus élevée que ceux des Chinois. Le concept « Made in China », défini par des produits à prix cassé avec des qualités douteuses, est maintenant révolu.
Des obstacles se dressent sur les industries chinoises
Toutefois, ces systèmes économiques chinois sur les industries ont des répercussions non négligeables qui pourront l’affecter. Les voici.
La surproduction
L’industrie de pointe chinoise commet des surproductions à cause de plusieurs facteurs en lien direct ou pas avec son système économique, ce qui peut entraîner des pertes massives. D’abord, la Chine a dû miser énormément sur les technologies de la transition énergétique afin de se relever économiquement puisque ses principales sources de croissances s’affaiblissent, d’où les investissements massifs sans précédent.
Ensuite, le marché chinois intérieur n’a pas les capacités nécessaires pour acquérir tous les produits fabriqués annuellement. De ce fait, l’exportation doit être décuplée à tout prix afin que les investissements à grande échelle soient rentables et que la domination se perpétue.
Enfin, les autres pays du monde comme les États-Unis et l’Inde commencent à contrer les produits chinois en installant des barrières de protectionnisme. De ce fait, l’exportation aussi diminue considérablement pour les Chinois, obligés de multiplier l’exportation chez les autres continents, notamment l’Europe et l’Afrique.
Des mesures de protectionnisme contre la Chine
À cause des prix cassés des produits chinois et de sa domination totale, certains pays préfèrent prendre des mesures politiques afin de stopper l’influence chinoise. Par exemple, chez les États-Unis, la loi IRA a été votée dans le but de protéger le marché américain des produits chinois. Pour cela, les industries locales de la transition seront subventionnées de plus de 400 milliards de dollars. Le marché américain doit être alors dominé par les industries américaines locales.
Pour l’Inde, des taxes diverses ont été mises en place pour freiner les produits chinois d’envahir leurs territoires et d’affecter les industries locales. De même pour la Turquie qui impose une taxe de 40% de plus concernant les voitures électriques chinoises.
Concernant l’Europe, ses industries n’ont pu rien faire face à cette avalanche de produits des industries chinoises. Par conséquent, des entreprises coulent ou changent simplement de localisation (hors Europe). Le problème du vieux continent vient surtout du fait de la crise énergétique provoquée par la guerre Russie-Ukraine. Son défi reste alors sur la réindustrialisation de tous les pays de l’UE.
De ce fait, les exportations des industries chinoises peuvent être réduites si aucune mesure n’est prise. Néanmoins, la part du marché des industries chinoises ne sera pas en chute considérable pour autant.
